Le film s’inspire des deux lettres écrites par Lin Jue Min, âgé de 24 ans, à son épouse, mère d’un garçon et enceinte, sur un mouchoir et à son père lettré respecté, trois jours avant son décès en avril 1911. Jue Min s’engagea dès 1905 dans des activités révolutionnaires, dont l’enthousiasme et les camarades s’insèrent dans le cycle des attentats terroristes et de la répression. Les femmes participent activement : déguisées en mariées, elles cachent les armes de contrebande en provenance de Hong Kong dans leur palanquin, voire utilisent celles-ci, afin de préparer le soulèvement à Guangzhou, dont le climat sanglant se déroulera à la Colline de la fleur jaune. Les « 72 martyrs de Huang Hua Gang » écriront la légende avec leur sang.
On considère la missive à la femme comme une lettre d’amour parmi les plus émouvantes en langue chinoise. Le personnage de l’épouse incarne la noblesse, protégeant son mari qui la délaisse pour l’activisme. La distribution de ce film, présenté au festival de Shanghai en 2011, s’avère nombreuse et de qualité, à la hauteur de l’enjeu lié à la commémoration. Historiquement, le récit utilise nombre de flashbacks, même emboîtés les uns dans les autres. Conjointement à des images travaillées, plongées et plus rarement contre-plongée(s) connotent les scènes : ainsi, la plongée à travers l’architecture traditionnelle sur le père lisant la lettre symbolise son écrasement. Parmi les fondamentaux, on trouve les scènes de calligraphie, le cas échéant en couple, et le cerf-volant comme symbole d’un bonheur conjugal, éphémère.
Jin Ge, né au Zhejiang, sortit diplômé par l’Académie du Cinéma de Beijing dans le département de la mise en scène.
Le festival international estudiantin de Hong Kong montra en 1987 son premier film, Mon ami Beethoven.
Jin Ge, réalisateur de feuilletons, téléfilms et de cinéma, reçut le prix du Lis grâce à L’ange verra ainsi qu’à Lissage vertical et horizontal en 2009.
Le dix-septième festival estudiantin de Beijing le nomma meilleur réalisateur pour Luo Tuo Quan en 2010.