Ce ilm somptueux est la vision du réalisateur sur le chanteur
légendaire de l’Opéra de Beijing. Il se compose de trois épisodes
qui relatent trois moments importants de la vie de Mei Lanfang
et crée ainsi de multiples facettes à cet artiste selon les idées du
cinéaste. Dans la première partie, le jeune Mei réussit à triompher sur
la scène de l’Opéra. Il montre pourtant du respect et de la sympathie
pour l’artiste de la génération précédente qu’il supplante. Dans le
deuxième épisode, on percoit un amour naissant mais étouffé, la
solitude voulue par son imprésario. Au demeurant, Mei est devenu
à la fois un artiste de grand renom et un père de famille comblé. La
dernière partie, commencant par l’année tragique 1937, se déroule
à l’époque de l’occupation japonaise, où Mei Lanfang refuse de
monter sur scène pendant ces années. Il afirme son patriotisme.
Un thème constant permet à l’ ?uvre de trouver son unité : la
dualité entre l’acteur, spécialisé dans les personnages féminins
de haute volée, et l’homme, sur qui pèsent les passions et les
vicissitudes de l’Histoire.
Plutot que de chercher un simple témoignage historique, le
chef-d’ ?uvre, volontiers esthétisant, convie le spectateur à un
magniique spectacle, souvent émouvant, soutenu par une parfaite
technicité et un art consommé du cadrage. En outre, CHEN Kaige
réinvente la scène où Mei Lanfang interprète Lin Daiyu. Le réalisateur
insufle constamment un rythme qui captive l’attention du public.
Mei Lanfang, bénéiciant du jeu sublime des acteurs et de la mise
en scène soigneuse qui enchasse avec maestria les nombreux
lash-backs, est présenté au Festival de Berlin en sélection oficielle
en 2009.
YU Shaoqun remporte le prix du Meilleur jeune talent au Festival
des étudiants de Beijing en 2009.
CHEN Kaige est envoyé à la campagne et entre dans l’armée pendant la
Grande révolution culturelle. En 1978, il intègre l’Académie du Cinéma de
Beijing. Sa ilmographie comporte de nombreux chefs-d’ ?uvre, tels que
La Vie sur un il, L’Empereur et l’assassin et Wu Ji. Adieu ma concubine le
révèle sur le plan international grace à la Palme d’or du Festival de Cannes
en 1993 et traite déjà de l’Opéra de Pékin.