Il y a dix ans, le succès de « In the mood for love », le film de Wong Kar-Wai primé
à Cannes et aux César, symbolisait l’amour du public français pour le cinéma chinois. Certes issu de l’histoire particulière du cinéma de Hongkong, cette œuvre magistrale fait aussi partie de l’histoire du cinéma chinois. Qu’il s’agisse des films à grand spectacle de Zhang Yimou ou des drames intimistes de Jia Zhangke, le cinéma chinois suscite curiosité et envie.
Sa formidable diversité en fait d’ailleurs un parent proche du cinéma français. Ils partagent tous deux une longue histoire et le désir de distraire autant que d’émouvoir. De ce coté-ci du continent eurasien, le cinéma d’action s’est évidemment beaucoup nourri des productions populaires chinoises, ces œuvres indépassables qui enchantent notamment les jeunes publics.
Désormais, grâce à l’accord de coproduction qui lie les cinématographies française et chinoise, l’amour de la France pour le cinéma chinois va pouvoir grandir. Je me réjouis que de grands réalisateurs chinois aient d’ores et déjà manifesté leur souhait de venir tourner leurs prochaines œuvres en France. Le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) se tiendra à leurs cotés pour faire en sorte que des liens forts se tissent entre les créateurs et les producteurs des deux pays. Pour les auteurs français, cet accord est une opportunité formidable d’accéder à un marché immense : j’espère qu’ils en feront un usage immodéré.
En attendant l’agrément du premier film franco-chinois, je me réjouis que le public parisien puisse découvrir le cinéma chinois d’aujourd’hui dans le cadre du Festival du film chinois de Paris. Je souhaite d’ailleurs à ses organisateurs de rencontrer un vif succès à l’occasion de cette nouvelle édition.
Véronique Cayla
Présidente du CNC