L’Épingle rouge

The Red Pin
lundi 5 septembre 2011

Après avoir fait fortune en Extrême-Orient, l’armateur Forest a ouvert une banque à Marseille. Il est le tuteur de l’orpheline Madeleine Wills, dont il convoite le cœur. Lors d’une promenade en auto, celle-ci renverse malencontreusement un Chinois nommé Tchang Keou.

Madeleine le fait soigner et lui trouve une place de domestique au service de Paul Valmont, dont elle est amoureuse. Tchang Keou est en réalité à la recherche de l’homme qui, armé d’une épingle rouge, a assassiné son père parce qu’il avait été témoin du meurtre du père de Madeleine par Forest. Ses soupçons se portent d’abord sur Valmont puis il comprend la vérité. Forest se sert du Chinois pour enlever Madeleine. Prévenu, Paul Valmont vient à son secours. Tchang Keou tient enfin sa vengeance. Il tue Forest avec l’épingle rouge puis se donne la mort.

Restauration : à partir d’un négatif anglais, réalisation d’un interpositif et d’un contretype négatif 35 mm, montage, composition des intertitres ; tirage d’une copie.

Édouard-Émile Violet, avec son complice Donatien, revient à sa passion pour l’Asie avec l’Épingle rouge.

Tirée d’une nouvelle de Pierre Bienaimé, journaliste et auteur de romans décédé peu de temps après le tournage, l’Épingle rouge a été tournée à Marseille et Paris. Le parallèle avec le film à succès Li-Hang le Cruel (1923, cause d’un différend diplomatique avec la Chine et victime de la censure) est inévitable, mais ce film est construit avec des retours en arrière (situés dans un pays asiatique) qui éclairent la narration et ne s’arrête jamais sur une action : aussi le film est-il alerte jusqu’au dénouement final, tragique, brutal et même poignant.

La nature étrange du film, comme hanté par ce chinois qui erre dans les rues étroites d’un Marseille vidé de ses habitants, a déstabilisé la critique à sa sortie, partagée entre l’incompréhension de l’histoire (qui semble compliquée et peu vraisemblable), l’étonnement devant les décors modernes et chinois de Donatien, toujours aussi soignés, l’ambiance irréaliste, la tension des rapports humains, et une forme de répulsion, le personnage central se suicidant, une fois de plus chez Violet...

Mais l’unanimité est faite sur la singularité de l’œuvre, qui ne ressemble à aucune autre de la production française et qui vaut aux Films Lucifer d’être distingués : « Aubert et Lucifer ont bien fait les choses ; Violet est un diable d’homme bougrement adroit et c’est avec le plus grand plaisir que nous lui donnerions le prix d’honneur, s’il avait encore l’âge où cette distinction a le don de rendre très heureux. »

R. H. [René Hervouin], Hebdo-Film nº 18, 30 avril 1921, p. 32.


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